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jeudi 8 novembre 2018

Vallée de l’OURCE - La chapelle Sainte-Béline de Landreville rénovée.


 Vallée de l’OURCE - PATRIMOINE
La chapelle Sainte-Béline de Landreville rénovée. 
La commune soigne son patrimoine et a voulu rendre vie à cet édifice. Par SYLVIE VIREY avec ROGER PHILBERT | Publié le 24/06/2018
http://www.lest-eclair.fr/73499/article/2018-06-24/la-chapelle-sainte-beline-est-renovee

Une chapelle qui se découvre en grimpant la colline.
Un peu à l’écart du village de Landreville, sur une colline verdoyante, se dresse la chapelle Sainte-Béline. Une chapelle qui connaît aujourd’hui une nouvelle jeunesse grâce à la volonté des municipalités successives, au personnel communal, à des bénévoles et des artisans, grâce aux jeunes du MRJC qui ont participé à un chantier de restauration en 2014 aussi.
Un projet collectif, en somme, mené à bien pour la protection d’un patrimoine local qui fut, comme l’a rappelé, samedi matin, le maire Didier Thiébaut, «  un haut lieu de pèlerinage dans les années 1900 tous les lundis de Pentecôte  ». Une mise en commun des efforts et aucune subvention demandée qui ont épaté le député Grégory Besson-Moreau : «  Ils ont fait cela ensemble en se donnant des coups de main pour un lieu qui est bien plus qu’un lieu de culte. C’est un lieu de recueillement, de partage et dans notre monde, on a besoin de lieux comme celui-ci !  »
Quinze ans d’efforts
Depuis qu’elle a été offerte à la commune par Odile Grau en 2003, les travaux se sont succédé. Les premiers furent confiés à l’employé communal qui a nettoyé le site et dompté la végétation. L’établissement et service d’aide par le travail (ESAT) Champagne des Riceys assure l’entretien annuel désormais. Il a fallu ensuite, comme l’a rappelé samedi matin, le maire Didier Thiébaut, consolider l’édifice, fermer son accès et le rendre accessible avec la création de deux accès, l’un pour les piétons avec des marches, l’autre pour les véhicules. Sont intervenus enfin les travaux de maçonnerie, plâtre, etc. à l’intérieur. «  Plusieurs bénévoles ont œuvré de longues journées  », s’est réjoui le premier magistrat, citant en particulier Thérèse Touchon qui a assuré la réfection des peintures. L’intervention d’artisans a coûté environ 27 000 euros, financés par la commune et le fonds de dotation Landreville, patrimoine et culture. Et Didier Thiébaut d’ajouter à l’intention d’Odile Grau, présente samedi matin : «  Nous avons respecté vos souhaits : respecter le caractère religieux et apposer une plaque à la mémoire de l’abbé Jactat qui a beaucoup fait pour restaurer la chapelle.  ».
L’association Landreville, Au fil des mots a intégré le site dans son plan de visite du patrimoine et y a apposé des QR codes pour que les visiteurs découvrent son histoire. «  Que sainte Béline veille et protège Landreville et ses habitants  », a conclu samedi matin le maire.
Un destin tragique
À la fin du XIVe siècle, vivait une jeune bergère, Béline, respectueuse de ses parents, réservée et animée de sentiments de piété. Malgré ses 16 ans à peine, elle soignait les malades, veillait les morts, réconfortait chacun et était une bénédiction pour son pays.
En l’an 1380, alors qu’au fond d’un vallon elle gardait un petit troupeau, elle a rencontré Jean de Pradines, le seigneur de Landreville. Parce qu’elle a refusé de souscrire aux coupables désirs du seigneur, et décliné ses propositions malhonnêtes, ce dernier, de colère, lui trancha la tête.
Le crime connu, les Landrevillois ont brûlé le château et chassé le seigneur des lieux. Béline fut béatifiée 50 ans après sa mort.

LANDREVILLE - 10 - La Chapelle Sainte-Beline construite en 1380

restaurée en 1913, puis en 2018 

Toute une histoire pour cet élément du patrimoine
Une chapelle fut érigée à la mémoire de Béline sur les fondations de la maison parentale. On peut voir, encore aujourd’hui, les vestiges de l’ancienne bergerie et même d’un four à pain.
En 1693, les moines de Pothières, affectataires, ont abandonné son entretien. Elle est devenue par la suite un ermitage. À la Révolution, elle a été vendue comme « bien national » au sieur Depontailler, laboureur de Landreville. Elle a changé ensuite plusieurs fois de propriétaires, et en 1910, c’est l’abbé Jactat, originaire de Landreville, qui en a fait l’acquisition. Il a alors entrepris sa restauration et relancé le culte de Sainte Béline.
En 2003, Odile Grau, descendante de la famille Jactat, a fait don de la chapelle à la commune de Landreville. «  À chaque fois que je revenais à Landreville, je constatais des actes de vandalisme et je ne pouvais plus assurer l’entretien, c’est pour cela que j’en ai fait don aux habitants. Aujourd’hui, je suis enchantée. Il fallait garder l’aspect touristique et religieux à ce bel endroit  », confiait Odile Grau, samedi matin, lors de l’inauguration de la chapelle rénovée.

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