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vendredi 30 novembre 2018

AMIS de l'OURCE Entretien avec Bernard Pharisien, historien local

Entretien avec Bernard Pharisien, historien local
 Source  Blog principal, consultez les articles suivants relatif à Bernard et à Essoyes.
https://wingedword.wordpress.com/2017/08/18/interview-with-bernard-pharisien-historian-in-english-and-in-french/

to-bernard-pharisien-beloved-son-of-essoyes/  exciting-week-in-essoyes/   back-home-in-essoyes/

Merci à Janet !

Janet Hulstrand

Washington DC
Writer, editor, teacher, writing coach
Merci à vous Janet d’avoir écrit sur notre ami Bernard. J’ai repris en vous citant sur le blogs d’amis de l’Ource. https://amis-ource.blogspot.com/ Pseudo internet FOUINOS plusieurs blogs en ligne Cordialement, Jacques Roland FOURNIER, TROYES Aube France
C’est moi qui vous remercie, M. Fournier. Je suis reconnaissante que j’ai eu la bonne fortune de connaître Monsieur Pharisien, et d’apprendre beaucoup sur l’histoire de ce petit village grâce a lui. Il est parti trop tôt, et il nous manquera beaucoup. Merci de votre gentillesse en m’écrivant.


Bernard Pharisien, montrant aux touristes l'extérieur de la première maison que les Renoirs ont louée à Essoyes.


Bernard Pharisien, notre érudit / historien local, est bien connu à Essoyes et de plus en plus ailleurs. Il est l’auteur de huit ouvrages, dont plusieurs décrivant la vie de la famille Renoir à Essoyes, ainsi que de nombreux articles. Chaque été depuis 1999, il propose des promenades matinales gratuites à Essoyes. Cette année, il propose les visites tous les samedis, dimanche, lundi et mardi, de 10h30 au 31 août . Il y a quelques mois, M. Pharisien a eu la gentillesse de répondre aux questions suivantes par courrier électronique. Je suis heureux de pouvoir publier l'interview maintenant. (La version française d'origine suit ma traduction en anglais) Janet Hulstrand 

JH: Quand et où êtes-vous né? Et où as-tu grandi?
BP: Je suis né le 7 mars 1938 à Essoyes. Jean Renoir a écrit qu'il avait passé «les plus belles années de son enfance» dans ce village. Je ne peux pas vraiment en dire autant, car mon enfance a eu lieu pendant la Seconde Guerre mondiale. En 1949, à l'âge de 11 ans, j'ai quitté le village pour entrer en internat à Bar-sur-Seine et je devais leur donner ma carte de rationnement. Quatre ans après la fin de la guerre, nous étions souffre encore de grandes pénuries. Mais c'est probablement parce que j'ai été tellement touché par ces années difficiles que je reste très attaché à Essoyes et aux villages environnants.

JH: Où êtes-vous allé à l'école? Et quelle était la matière principale que vous avez étudiée à l'université?
BP: Je suis allé à l'école primaire à Essoyes, ainsi qu'à Loches-sur-Ource, Fontette et Verpillières-sur-Ource. Ma mère a dû déménager de village en village pour trouver du travail, et chaque fois qu'elle a eu un nouvel employeur, je l'ai bien sûr suivie. À l'âge de onze ans, notre professeur, M. Martin, a convaincu ma mère, qui disposait de moyens très modestes, de me laisser poursuivre mes études secondaires: je lui dois une dette éternelle. Il m'a emmené à Troyes pour passer un examen d'entrée dans la 6 ela forme, comme c'était le cas à l’époque; et aussi il y avait un concours pour une bourse. J'ai complété quatre années d'études à Bar-sur-Seine, puis une année de lycée à Troyes. En 1954, à l'âge de 16 ans, j'ai réussi l'examen pour pouvoir aller au collège des professeurs de l'Aube et je suis devenu enseignant en 1958. Ensuite, j'ai commencé ma carrière d'enseignant dans lequel j'ai été engagé jusqu'en 1993, en Seine -et-Marne

À l'époque, les enseignants en France ne sont pas allés à l'université. Néanmoins, de 1958 à 1962, j'ai étudié à l'Université de Paris en tant qu'étudiante salariée.C'était difficile! J'enseignais 30 heures par semaine et je n'avais que des jeudis et des jours de vacances pour aller à la Sorbonne, qui était à l'époque la seule école d'arts et de sciences de Paris et de sa région. J'ai étudié les sciences (physique, chimie, géologie, biologie) pendant quatre ans. C'était pendant la période de la guerre d'Algérie. J'ai dû être intronisé en 1958, mais j'ai eu de la chance qu'un surplus me permette de poursuivre mes études et que je puisse obtenir le diplôme me permettant de suivre des cours menant à un diplôme. Malheureusement, en 1962, je fus appelé au service militaire pour me préparer à la guerre. Heureusement, un cessez-le-feu a été appelé le 18 mars 1962 et je n’ai donc pas dû aller à la guerre en Algérie: j’ai terminé mon service militaire et repris ma carrière d’enseignant en septembre 1964.

JH: Comment êtes-vous devenu intéressé par l'histoire de la famille Renoir à Essoyes, ainsi que de la famille Hériot?
BP: Quand je suis revenu à la vie civile en 1964, j'ai eu une carrière d'enseignant, d'abord en milieu rural. Au même moment, je travaillais comme secrétaire à la salle des fêtes. J'avais trois enfants et je voulais vivre en ville où je serais plus en mesure de poursuivre mes études. Je suis donc rapidement devenu enseignant, et en 1972, à l'âge de 34 ans, je suis devenu directeur d'une école. Je suis resté dans le corps enseignant, ce qui m'a permis de prendre ma retraite quand j'avais 55 ans. Puis, en 1993, j'ai pris une retraite anticipée et entamé ma deuxième carrière, que je poursuis avec vigueur depuis: pour utiliser tout le temps dont j'ai besoin pour apprendre à propos de l'histoire de mon lieu de naissance. C'est un passé riche! Les Renoirs ont vécu ici, les Hériots sont nés ici. De manière très différente, ces deux familles ont profondément marqué notre histoire locale.

JH: Qui était Gabrielle Renard et pourquoi est-elle si importante dans l'histoire de la famille Renoir?
BP: En 2014, j'ai publié une biographie de Gabrielle (Gabrielle d'Essoyes). Son histoire est intéressante. En 1894, à l'âge de 16 ans, elle entra au service de la famille Renoir en tant que femme de chambre et nourrice résidante. Elle a été licenciée en 1913, après 20 ans de bons et loyaux services. Je ne sais pas combien elle a gagné, mais c'était probablement typique pour une domestique de l'époque, très modeste. Néanmoins, Gabrielle n'était pas qu'une femme de ménage ordinaire. De 1894 à 1902, son travail principal consistait à s'occuper d'un enfant qui allait laisser sa marque dans l'histoire du cinéma: Jean Renoir. Puis, pendant 12 ans, elle est devenue ce que l’on appellerait aujourd’hui un assistant du peintre, devenu handicapé par sa polyarthrite rhumatoïde, dont il souffrait depuis la fin du XXe siècle. Ainsi, elle fut d'abord une deuxième mère pour Jean, puis elle devint également, pendant deux décennies, l'un des plus grands modèles de son père.
Son parcours unique est également dû à sa rencontre avec un intellectuel américain, Conrad Slade, diplômé de Harvard, qui devint d'abord le père de son fils, puis son mari. Les Slades ont vécu en France jusqu'au début de la seconde guerre mondiale. En 1941, ils vont vivre aux États-Unis, à Hollywood, où ils retrouveront Jean Renoir, qui s’y serait exilé. Ils n'ont jamais vécu loin les uns des autres après cela. Gabrielle est décédée en 1959 dans une villa qu'elle avait construite à côté de Jean Renoir, à Beverly Hills. Elle est enterrée avec son mari dans le célèbre cimetière Mount Auburn, le «Père Lachaise» de Boston. C'était une vie assez inhabituelle pour une paysanne d'Essoyes.

JH: Quelle est la chose la plus intéressante que vous ayez apprise récemment concernant les Renoirs?
BP: J'ai beaucoup appris sur les Renoirs et sur Essoyes. J'ai notamment travaillé sur la chronologie: 1888 était la première fois que Renoir séjournait longtemps dans le village; 1896 est quand ils ont acheté leur maison ici; C'est en 1922 que son épouse, Aline Charigot Renoir, et son épouse, ont été enterrés dans le cimetière d'Essoyes. Leur dépouille a été rapportée d'un château de Nice. Je suis celui qui a découvert ces choses! J'ai écrit sur ces sujets et mes publications ont été citées dans un certain nombre d'ouvrages de référence. J'ai également écrit deux biographies importantes, l'une de Gabrielle et l'autre de Pierre Renoir, le frère aîné de Jean, qui fut l'un des grands acteurs de sa génération.
Le premier long séjour de Renoir à Essoyes m'intéresse particulièrement. Je suis aussi passionnément intéressé par la petite maison dans laquelle il a habité à partir de 1888, il ne s'agit que d'une maison de deux pièces qui a conservé son authenticité. Ce premier séjour en 1888 marqua une étape importante dans sa carrière de peintre. J'essaie de faire l'inventaire de ce qu'il a pu faire dans le village au cours du premier automne qu'il a passé dans ma ville natale. Mes recherches ont abouti à des résultats encourageants, et je pense que cela aussi est important pour Essoyes. Son premier séjour ici a été un succès: s'il avait été déçu de ce qu'il a pu faire ici, il n'aurait peut-être pas décidé de rester.

JH: Depuis combien de temps donnez-vous vos visites à Essoyes? Et qu'est-ce qui vous a décidé à faire ce service public volontaire?
BP: J'ai commencé à penser à faire des promenades dans le village avec la publication de mon premier livre ( Celebrites d'Essoyes), en 1998, et j'ai commencé à le faire l'année suivante. J'avais deux objectifs en tête: premièrement, aider les habitants de mon village natal à en savoir plus sur leur domicile: c'est donc vraiment pour les habitants de la région ainsi que pour les touristes qui y passent. Et je voulais aussi faire connaître plus largement les résultats de mes recherches. Je voulais que les visites soient gratuites pour que tout le monde puisse en profiter. 2016 était la 18 ème saison de mes tournées, et c'est toujours gratuit. J'aimerais pouvoir le faire au moins jusqu'à la 20 e année, qui sera l'année où j'ai 80 ans!

JH: Que recherches-tu actuellement? Et tu écris un autre livre?
BP: Gabrielle d'Essoyes était mon dernier livre. Je n’envisage pas d’en publier un autre, mais j’écrirai de nombreuses autres choses, notamment pour diverses revues. Pour pouvoir faire mes livres, j'ai dû mettre de côté des sujets que je voudrais approfondir. J'ai toujours été curieux. J'espère que je le resterai toujours tant que je serai en bonne santé mentale.

Janet Hulstrand est une écrivaine, rédactrice en chef, rédactrice en rédaction et professeure d'écriture et de littérature. Elle partage son temps entre les États-Unis et la France. Elle dirige des groupes de livres à la bibliothèque américaine de Paris, écrit des ateliers d'écriture à Essoyes, un village de la région de Champagne, et enseigne «Paris: une aventure littéraire» chaque été, à Paris, pour le Queens College, à CUNY.



1 commentaire:

  1. Merci Janet ... Essoyes a perdu une grande partie de "sa mémoire"...Il est déjà regretté ... Condoléances sincères à ses enfants .

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