Nous avons emprunté ces articles au Magazine des Chasseurs de l’Aube
REVUE DE LA FÉDÉRATION DES CHASSEURS DE L’AUBE
JANVIER 2014
Pour mémoire, en 1999, j'avais écrit un article pour les Chasseurs de l'Aube :
SOUVENIRS DE PIERRE
PELTIER
- Journaliste - Dessinateur - Président des Chasseurs de l’Aube,
in Le Chasseur de l’Aube, N° 57
|
Les sangliers de l’Ource !
Le massif de BEAUMONT bénéficie d’une belle
population de sangliers…
Mais cela n’a pas toujours été le
cas ! Ce dernier situé en bordure EST de notre département entre la Haute Marne
et la côte d’Or, le sanglier est géré dans le cadre du GIC de la vallée de
l’Ource. D’une surface de 11 600 ha de bois, il comprend onze communes et un peu
plus de 30 territoires de chasse, qui se répartissent entre Champignol lez
Mondeville et Mussy sur Seine, avec Essoyes en point central.
Les prélèvements des suidés (1) à sa création étaient loin de ce que l’on peut
connaitre aujourd’hui, il avait été même proposé à l’époque d’en interdire sa
chasse. De 24 sangliers en 1995, nous en sommes maintenant à environ 500.
Au-delà de ce chiffre qui peut paraître extraordinairement haut, il faut
reconnaître que cette espèce avait quasiment disparu et que les prélèvements
étaient loin d’être homogènes. A une cette époque, pas si lointaine, la gestion
s’est mise en place grâce à l’impulsion de quelques hommes. Les chasseurs
peuvent être satisfaits de leur gestion qui s’est construite avec le temps,
mais ils en demeurent pas moins vigilants, ainsi l’ensemble des adhérents du
GIC de ce massif organise avec la Fédération des Chasseurs tous les ans un
comptage sur point d’agrainage. Plusieurs réunions sont organisées par an à
Essoyes, l’objectif est de suivre les prélèvements et de prévenir tout dégât
aux cultures. La prévention est coordonnée par la structure, de façon à
maintenir un esprit de solidarité entre territoire. Les cervidés sont présents
et cohabitent avec les sangliers et les chevreuils sur l’ensemble de la zone.
Suidae : Les suidés (Suidae)
forment une famille appartenant à l'ordre des artiodactyles.
Ce sont des animaux non ruminants ayant
des canines développées et des pattes comptant quatre onglons. Cette famille
regroupe la plupart des espèces assimilées aux porcs.
(2)
(1)
Les suidés ou
porcins sont une famille de mammifères artiodactyles dont les canines sont
développées et dont les pattes ont quatre onglons. Sus domesticus désigne
habituellement le porc domestique qui peut aussi être considéré comme une
sous-espèce Sus scrofa domesticus du sanglier Sus scrofa.
La vénerie dans l’Aube... Une longue histoire
Pratiquée
avant que les armes à feu ne fissent leur apparition, vers 1550, la vénerie,
avec ses fastes étonnants, et sa liturgie très codifiée, fut une spécialité
Française. Elle ne s’implanta quasiment jamais dans les autres pays européens.
Pratiquée avant que les armes à feu
ne fissent leur apparition, vers 1550, la vénerie, avec ses fastes étonnants,
et sa liturgie très codifiée, fut une spécialité Française. Elle ne s’implanta
quasiment jamais dans les autres pays européens.
A ce jour, il reste encore en
France 39 équipages de Grande Vénerie du cerf, plus quelques vautraits, et
quelques équipages de chevreuil. Dans notre département, nous avons recensé 26
équipages différents depuis 1830 et malheureusement à notre connaissance, il
n’en reste plus aucun à ce jour. Les Équipages se font et se défont, au gré des
fortunes des maîtres d’Equipage.
Ainsi, le vautrait « Champagne et Bourgogne »,
basé au château de Verpillières sur Ouce, passa entre les mains de M. de Curel,
lors du rachat du château de Verpillières, en 1881. On notera aussi que le
Vautrait Mussy, de MM. les comtes de Mussy et de Melun, passera également entre
les mains du Rallye Curel. Cet équipage, qui possédait au départ 150 chiens
anglais, n’en avait plus que 37 en finale, suite aux graves blessures
occasionnées par les sangliers. Dans un passé plus récent, on se souvient du
vautrait « Pique avant Champagne », dit aussi Equipage de la Cordelière, des
comtes Frédéric puis Hervé Chandon de Briailles, qui découplèrent entre 1880 et
1894, puis de 1927 à 1935. Il y avait 90 chiens anglais et griffons vendéens.
Cet Équipage fut fondé par le comte Frédéric Chandon. Mais faute de sangliers,
ce vautrait fut mis ensuite sur la voie du cerf. Plusieurs fanfares spécifiques
lui appartenaient : « La Frédéric Chandon » ; « La Pique Avant Champagne » ; «
La Paula d’ Aramon ». Dans les années 65 à 75, la famille Monot, avec le «
Pique Avant Bourgogne » découpla en forêt de Rumilly / Chaource, en alternance
avec la forêt de Chatillon sur Seine, où ils officiaient après le 15 novembre,
ce qui permettait de faire reposer les territoires. Ce fut la famille Monot, en
1966, avec l’appui de la FDC de Côte d’Or, qui réintroduisit le cerf dans ces
deux forêts. 31 cerfs furent relâchés en forêt de Chatillon et 20 en forêt de
Rumilly / Chaource. Les animaux provenaient de la Petite Pierre et de Chambord.
On remarquera l’importante dépense faite par l’équipage de M. Monot Père. Les
chasseurs à tir qui bénéficient maintenant de ses efforts, lui doivent une
grande reconnaissance. Les chiens et chevaux de l’équipage étaient basés à la
ferme Sainte Elisabeth, à Bragelogne-Beauvoir. Parmi les 51 animaux marqués,
relâchés dans les deux forêts, seuls trois d’entre eux furent repris. Un daguet
aux bois sciés, l’année du lâcher, puis quelques années plus tard, un autre
cerf reconnaissable à son bouton de marquage dans l’oreille et enfin un grand
14 atypique. La Famille Monot, famille de veneurs, eut aussi un vautrait en
forêt de Clairvaux entre 1999 et 2012. L’Equipage Bazin, 1906- 1939, basé à
Bois L Gérard, près d’Ervy-le-Châtel, avait deux meutes différentes, l’une de
griffons et fox hounds pour le vautrait et l’autre de bâtards poitevins
saintongeois / Billy pour l’équipage de chevreuil. Le vautrait découplait
souvent en compagnie du vautrait Pique Avant Champagne. Le maitre d’Equipage,
Monsieur André Bazin fut assassiné à la fin de la guerre 39/45.
La petite vénerie
fut aussi pratiquée dans le département. L’équipage des Taillis d’ Eglantines
dirigé par M. Vincent George, était basé à Ville-sur-Arce. Il pratiquait à
Bligny, Champignol les Mondeville, Lusigny-sur-Barse. Cet équipage créé en 1981
courut exclusivement le lièvre jusqu’ en 1987, puis, après la disparition de
cet animal, se mit dans la voie du chevreuil. Sa devise était « Attendre,
chasser, rêver » Cet équipage avait une fanfare spécifique : Le Taillis
d’Eglantines. De nombreuses anecdotes extraordinaires parsèment la vie de ces
équipages : Ainsi le Vautrait Balincourt, à la Giberie, fut démonté suite à une
chasse au sanglier où un piqueux fut tué et plus de 30 chiens sur les 40, tués
ou blessés. L’Equipage Lassus, domicilié au château d’Arrentières, puis au
Château de Clairvaux de 1842 à 1885, était spécialisé dans la chasse au Loup.
Presque à la même époque, 1848-1870, l’Equipage de Vendeuvre était lui aussi
spécialisé dans la chasse à courre du grand prédateur. Il y avait de fortes
personnalités dans ces équipages. On peut citer le baron de Taisne, maître
d’équipage du « Rallye Champagne » basé aux Riceys, -1865-1884. Il y eut un
cerf halalli qui tenait tête aux chiens sur la voie ferrée dans le tunnel de
Bricon. M. A. de Taisne, accompagné de M. de la Motte, va le servir dans le
noir, et il le sort de là avant l’arrivée du train… Ils décidèrent alors de
faire la curée ….tous les deux ! N’étant rejoints par les autres, que beaucoup
plus tard. On citera également du même personnage, l’anecdote suivante : Au
cours d’un bât l’eau, dans l’étang de la Chaume, les choses traînent, alors M.
de Taisne s’embarque dans un baquet en bois de blanchisseuse et essaye d’aller
rejoindre le cerf. Ce qui devait arriver arriva… M. de Taisne prit un bain
glacé…
Nous remercions très vivement M. Michel Monot, ainsi que Madame
Marie-Christine Prestat, conservateur adjoint de la Maison de la Chasse et de
la nature, qui nous ont très aimablement fourni les renseignements ci-dessus.
Bernard Fiévet.
Source : https://www.fdc10.org/wp-content/uploads/2015/01/le-Chasseur-de-l-Aube-3.pdf
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